samedi 11 décembre 2010

Albert Jacquard démonte le concept de 'Propriété Intellectuelle' - Réflexion et distanciation


Albert Jacquard démonte le concept de 'Propriété Intellectuelle' from kassandre on Vimeo.

A quoi je pense, MOI, lorsque j'entend le discours d'Albert Jackard? Il semble confondre propriété intellectuelle avec propriété commerciale. Je le rejoins sur le fait qu'une idée ne soit pas mesurable en terme de valeur commerciale. Une idée, ou une oeuvre de l'esprit est impossible à transposer en chiffre, elle est riche et matière à davantage de travail intellectuel. Cela produit d'autres idées, d'autres réflexions et d'autres découvertes.
Lorsque Monsieur Jackard prend en exemple la poussée d'Archimède, il cite non-seulement une idée, mais également un nom : celui de son auteur, à savoir Archimède. Dans son discours contre l'appropriation d'une idée, il se contredit en rattachant une idée à son auteur.
Alors, il me semble que cette idée de propriété intellectuelle ne lui est pas si défavorable.
Et il faut tout de même reconnaitre que pour toute idée originale, à condition qu'elle soit singulière, une idée riche de sens, un concept même, son auteur originel doit être reconnu. Pourquoi?
Simplement par respect. Toute idée est le fruit d'un travail intellectuel, d'une recherche. Comprendre l'origine d'une idée, c'est déjà lui donner de la crédibilité. Il est impensable de refaire les cours d'Histoire en supprimant tous les noms qui nous permettent de construire une base solide.
L'exploitation commerciale d'une idée ne coule pas de source, Albert Jackard le comprend bien, mais qu'une idée un peu plus complexe qu'un arc-en-ciel, comprenez en cela une idée qui ne soit pas d'ordre générale et qui ne s'offrirait pas à tout le monde avec la même évidence que l'arc-en-ciel, une idée unique et originale (encore une fois), bien que sans valeur économique, elle a une valeur intellectuelle. L'unique auteur d'une idée a au moins le droit à la reconnaissance en tant qu'émetteur de cette idée.

Cependant, cette question sur la propriété intellectuelle est essentielle à notre époque où tout est partagé, où tout évolue à une vitesse affolante, Internet, Facebook, Twitter, les smartphones... Un jour viendra où on pourra résumer l'Histoire contemporaine à une poignée de minutes, alors, effectivement, on perdra toute notion d'origine, ou de première source. A ce moment là, on perdra de vue en un clin d'oeil l'auteur de tout concept. Ce sera alors la fin de toute évolution des idées vers quelque chose de construit et fructueux.

mardi 9 novembre 2010

Interrogations sur l'évolution de la culture

Qu'est-ce que la culture pour un être humain en 2010?
Peut-on encore se prétendre cultivé sans connaitre Faust de Goethe, ni les trésors baroques tels Bach et sa Toccata et fugue en Ré mineur? Sans même avoir lu de Baudelaire, ni Camus et son Etranger? Ni même 1984 de Georges Orwell, qui manifestement savait où nous allions déjà en 1948...?

Apriori, nous dirions que non, qu'on ne peut pas être cultivé sans notions des Arts passés et institués. Et pourtant.
Quelle idée de la culture pouvons-nous préserver sans écarter aucune forme? Aujourd'hui, nous pouvons parler de culture de masse, ou de culture d'élite. Mais n'y a t-il rien, entre les deux, pour assurer le lien? Devons-nous nous contenter du clivage populaire/élitiste?
Il apparait que plus nous pensons être cultivés, et plus nous prenons le pouls de notre ignorance. Plus nous découvrons de choses, plus nous voyons l'horizon des choses que l'on ignore.
Pour ma part, pas un jour ne passe sans que je sois obligé de reconnaitre qu'il y a des trous dans mes notions, musicales, artistiques, culturelles, sociales, et j'en passe.
Alors, 2010, la grande amnésie de la culture? Ou Une culture éthérique?

Pouvons-nous nous vanter d'être cultivé sans être un produit des institutions?
Pouvons-nous nous vanter de tout connaitre en se contentant des produits culturels destinés aux masses consommantes (et à relancer l'économie?) ?

Non, visiblement pas.

Nous avons Facebook, oh oui, le miracle Facebook, à travers duquel nous pouvons partager tellement de choses, tellement de culture. Et le plus grand nombre ne fait que partager son humeur du moment, ses contingences quotidiennes. Je n'aperçois que quelquefois des billets que je reconnais comme étant une trace de culture : Ces billets qui nous font découvrir quelque chose, cette chose qui nous donne l'impression d'avoir découvert ce qui deviendra pour nous incontournable, au au moins intéressant, matière à réflexion.
Pourtant, ne crachons pas sur la technologie la plus communicante du Web aujourd'hui. Car Facebook demeure un formidable outil de communication à échelle sociale. Et comme tout outil, le mal n'est pas dans ce dernier, mais dans son utilisation.
Le réseautage social est peut-être l'avenir de la Culture, à condition de ne pas oublier d'où on vient, et de préserver une certaine idée d'où on va (1984 ?).
En tant qu'internaute moderne et averti, il nous faut éviter tous les pièges de l'Internet, à savoir la multiplication de données, le nombre de choses affligeantes qu'on peut trouver, pour peu qu'on ait l'esprit d'un être sensible aux choses intelligibles. Il y a tant à jeter, mais aussi tant à découvrir.
De formidables initiatives comme Wikipédia nous donnent une idée de ce lien entre culture dite de masse, et d'élite. (l'Encyclopédie libre contient bien sur bon nombre d'erreurs, mais pas beaucoup plus que dans toute encyclopédie traditionnelle. Il faut toutefois approfondir les recherches sur d'autres supports) En réalité, la culture d'élite peut être deux choses distinctes : Celle qu'on étale comme de la confiture, pour se vanter d'appartenir à une haute sphère sociale. C'est la culture de l'apparat, où l'on fait semblant d'avoir de l'élégance et de la culture.
Et celle qui n'est pas réellement d'élite, mais qui en donne malheureusement l'impression, car elle n'est pas facile d'accès, et qui nécessite un peu plus de réflexion ou de recherche. Cette culture là, elle nous grandit. Pourquoi ne pas la partager? Et si nous tentions de la rendre accessible?

Nous pouvons imaginer Facebook comme un outil de partage culturel tout à fait singulier.
Car il suffit de poster un billet sur une oeuvre vieille comme le monde pour que celle-ci apparaisse aux yeux de tous comme une nouveauté. Faire du neuf avec du vieux, faire (re)découvrir les trésors de notre culture, sans distinction de sphère sociale, ou d'origine, ou d'identité. N'est-ce pas là une belle opportunité de faire évoluer les pensées?
Il apparait que le réseau social devient plus communicant que la com', dans la mesure où une chose nous touche plus si on arrive à se sentir concerné par elle. Lorsque nos amis facebook "aiment" quelque chose, nous la découvrons, cela nous intrigue. Cette intrigue n'existe qu'à titre exceptionnel dans la publicité. Sur Facebook, on appelle ça un buzz.
Certains Net-artistes n'hésitent pas, désormais, à s'attaquer à Facebook pour se faire connaitre. Facebook étant à la fois un outil communicant, et la matière première de ces nouvelles formes d'Art, c'est le cas, par exemple, de Systaime.
Alors, Facebook, un outil singulier et efficace pour la culture et le partage?
Ce pourrait être le cas à condition que ce dernier change de politique d'utilisation des contenus. Le danger étant que Facebook soit propriétaire de tout ce qu'il contient, et qu'il puisse en disposer comme il le désire, y-compris contre l'utilisateur lui-même...